Les liens vers les autres épisodes de ce récit sont situés à la fin du texte.
Mardi 27 mai 2025...
Thomas, mon fils aîné, a atterri à Roissy et il débarque du TGV en fin de matinée. C’est veille de LA course. Je suis… à côté de mes pompes ! (C’est gênant pour courir, ah ah ah)
Thomas habite Montréal depuis 8 ans. Il vient m’assister sur la course.
J’ai fêté mes 60 ans la semaine précédente… Il est là pour moi, pour la start-up dont on a signé les statuts la semaine précédente, pour mon anniversaire, pour cette course qui va marquer un nouveau départ du projet All around the Planet auquel il participe depuis le début.
Des doutes, des doutes... Des doutes ?
Il n'y a vraiment rien de gagné. J'ai annoncé à tout le monde que je suis prête, mais...? Un chiffre avec deux zéros et le mot "km" derrière ? La tension monte, Thomas est jet-laggé et moi je
plane.
Les sacs sont faits. Je crois bien que j''ai TOUT prévu. Je sais que RIEN ne se passera comme prévu.
IL FAUT QUE J'ESSAIE.

Le parcours... Un prologue de 3,578 km et ensuite, 2 boucles à parcourir 3 fois, dans la campagne flamande...
Pourquoi je cours...
J’ai un rapport particulier à la vie végétale.
Parce que 100 km = 120 000 foulées = 120 000 graines d'arbres à planter à l'automne...
Cette raison-là, vous la connaissez, non ?
Si non, cliquez sur le bouton suivant ! Tout y est expliqué.
Parce que... C'est mon histoire
Le 17 janvier 2018, à 22h30, coup de vent dans… mon jardin. Mon cher lilas bascule, déraciné.
Je le découvre le matin du 18. Et mon téléphone sonne. Mon frère m’appelle. C’est bien la seule fois de sa vie où il m’appelle et je me doute de la raison de cet appel.
Notre père est décédé la veille, à 22h30 « des suites d’une longue maladie ». L’ arbre que je préférais dans mon jardin m’avait envoyé le message. Et il me le renvoie à chaque fois que je passe à cet emplacement.
Parce que profondément terrienne
Adolescente, je courais sur la digue de la plage de Calais avec mon père, deux fois par semaine. Les rares moments qu’il m’accordait. Il était déjà malade : double pontage cardiaque une
dizaine d’années auparavant. Il était médecin généraliste et travaillait de tôt le matin à tard le soir.
Notre allure de course était lente. On faisait… 3 km et on rentrait. Le vent, la mer, les embruns. Très peu d'échanges mais je sais qu'il était assez content de ces sorties.
Je n'ai aucune photo de ces sorties. À ce moment-là, on n'avait pas les portables qui permettaient la commémoration de petits évènements tels que ceux-ci. Il
n'était pas question de faire ces photos. On n'a jamais couru de course ensemble, il n'y a jamais eu d'enjeux autour de cette activité ni d'aucune autre.
J’espère que ces quelques années de runs commun l'auront aidé à tenir jusqu’à plus de 80 ans, lui qui se croyait condamné à 45 ans…
Ces souvenirs me reviennent toute la semaine qui précède mon premier 100 km. Forcément.
Extraits de départs/arrivées de quelques marathons...
Longue distance…
Mon père m’a fait savoir après son décès qu’il est « avec moi ».
La longue distance, je ne la pratique que depuis 2014.
C’est l’année de mon premier marathon à Budapest, avec Thomas et quelques amis. Des courses, j’en ai couru aussi avec Robin, mon fils le plus jeune qui, à 15 ans, caracolait devant et… m’attendait sur la ligne d’arrivée de nos 10 km.
Je partage la passion des chevaux avec ma fille Léa.
Profondément terriens.

ONG, Start-up...
Février 2020, fondation d'une ONG aux missions environnementales et sportives, version "dépassement de soi".
À ce moment-là, ma carrière professionnelle c'est 10 ans de salariat et 25 d'entrepreneuriat !
Alors ce projet, je me le taille sur-mesure.

De grands défis proposés à des ultra-runners. Une graine à planter dans une méga-pépinière citoyenne pour chacune de leurs foulées. Le projet se développe, malgré
les problématiques logistiques liées aux confinements et autres rebondissements planétaires.
La crise sanitaire mondiale met à mal l'organisation des ultra-runs.
En 2022, le projet se recentre sur la production d’arbres en France. Je découvre la complexité de l’organisation sylvicole de notre pays.
Le projet associatif stagne durant 3 ans.
En mai 2025, fondation de notre start-up à mission, avec Thomas
Au lendemain de mes 60 ans et pile 30 ans après la création de ma première entreprise, nous signons, avec Thomas - spécialiste des sols et des eaux souterraines - les statuts de la start-up à mission All around the Planet.
L’association s’oriente quant à elle vers l’importante partie pédagogique du projet environnemental.
C’est pour cette start-up que je vais courir les 100 km de Steenwerk.
Je prends le 1er « créneau » des ultra-runners afin, de planter enfin des graines d’arbres dans notre ultra-pépinière « à mission ». Allez go go go !!! 1 foulée = 1 graine.
La pression monte, monte, monte !
Communiqués de presse, publication d’une cagnotte qui m’aidera à tenir ma promesse « d’une graine d’arbre plantée pour chacune de mes foulées »…
Marathon de Paris... Que de souvenirs !
Il faut que j’aille au bout.. Mais… après le 60ème km, je serai dans l’inconnu.
100 km à pied, c'est... demain !
Retrouvez les autres épisodes de ce récit :
#1 - Premiers pas
#2 - L'équipe
#3 - Y croire
#4 - Jour d'avant
#5 - 0 à 50
#6 - 50 à 10
#7 - Et maintenant...
Vécu, rédigé et publié par Laure Ansart
CEO de la société à mission All around the Planet
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