Les liens vers les autres épisodes de ce récit sont situés à la fin du texte.
* 100 bornard/e : ultra-runner** qui a couru 100 km "en une seule fois". Ex : en franchissant la ligne des 100 km de Steenwerk, elle est devenue
100-bornarde"...
* * Ultra-runner : runner capable de courir des distances de + de 42,195 km . 42,195 km est la distance d'un marathon. Ex : "nous appelons à la candidature d'ultra-marathoniens, sur des parcours de + de 3000 km, avec à minima 70 km à courir, par jour".
Décembre 2024 : la décision
Une demande, presque banale, sur les réseaux sociaux « je cherche de l’assistance pour mes 24 h de Ploeren » - Signé : Tortue Hélène.
Hélène, je l’ai rencontrée sur le bitume du marathon de Paris, en 2015. J’étais « Tortue Laure ». Nous étions quelques-unes, lentement tenaces, avec nos tortues illustrées dans le dos, à défier la distance mythique des 42,195 km. Rue de Rivoli, je tape sur l'épaule de Tortue Hélène. Quelques kilomètres courus ensemble, puis elle me distance. Je la rattrape aux environs du 40e, là où tout peut vaciller. Les 2 tortues marathoniennes du jour passeront la ligne d'arrivée. Ce jour-là, notre détermination lente et silencieuse a tissé un lien.
Je me porte volontaire pour l'assistance d'Hélène aux "24 h de Ploeren"
Mais quelle mouche a piqué Tortue Hélène, pour participer à ces ultra-runs ?
Ploeren, début décembre, c'est 24 h, de midi à midi, à courir en boucle sur un circuit d’1 km.
Ambiance joyeuse, festive, pleine de belles énergies et de vibrations positives.
Hélène passe par toutes les émotions. De l’effervescence à la déception. De la joie au doute. Du doute à la fierté
d’avoir réussi.
Le jour, la longue nuit, le jour.
La folie d'un 24 h non-stop.
Hélène a couru 115 km. La tempête avait décidé les organisateurs à laisser les barrières au sol, pour éviter… qu’elles ne s’envolent.
La pluie, le froid, la fatigue. Les muscles qui tirent, les articulations qui couinent, la peau qui subit, le mental qui s’adapte et fait le job de l’emmener plus loin. Et encore un peu plus loin.
Une foulée à la fois.
J'ai compris en un week-end ce qui fait courir les ultras.
- Une préparation qui fait passer pour des fous ces "acharnés de la sortie longue".
- Un rythme plus lent que le marathon et une ténacité au fil des heures, révélatrice de nos caractères.
- Une très grosse dose de détermination,
- Une équipe en soutien.
- Et un truc en +, magique, lié à sa détermination à réussir...
Ne rien lâcher tant que l'objectif n'est pas atteint. Oh oh oh, je m'y retrouve bien ).
Cette façon de vivre la course à pied est contagieuse. Me voilà piquée
!!!
Fin décembre... Ça me trotte toujours dans la tête.
Je croise l’annonce de l’ouverture des inscriptions du 100 km de Steenwerk.
Un défi « open sur 24 h » : on prend le départ à 19 h. On a 24 h pour marcher et courir 100 km.
Je craque. Je prends le dossard pour cette course mythique à travers les Flandres.
Moi, la lilloise, j’y serai !
Hélène habite à l’autre bout de la France, en Dordogne. Elle est aux anges à l'annonce de la nouvelle, ravie d’avoir éveillé cette vocation en moi.
Ma participation arrive à point nommé avec les avancées du projet "All around the Planet"
1 foulée d'ultra-runner = 1 graine d'arbre plantée dans notre ultra-pépinière, à l'automne...
Il faut changer le modèle économique actuel du projet.
L'idée sera de le relancer en start-up à mission et...
... Je serai la première ultra-runneuse à courir pour la Planète !
100 km = 120 000 foulées = 120 000 graines d'arbres à planter à l'automne...
Go Forest, Go !!!
Je chausse mes baskets.
Chaque jour, je m'organise pour courir ou marcher 6 km et beaucoup plus, jusqu’au 28 mai. Je vais croiser des sourires, des mains tendues, des instants précieux. MERCI L'ÉQUIPE !
Tout ne se passera pas comme prévu…
Retrouvez la suite de ce récit :
#2 - L'équipe
#3 - Y croire
#4 - Jour d'avant
#5 - 0 à 50
#6 - 50 à 10
#7 - Et maintenant...
Vécu, rédigé et publié par Laure Ansart
CEO de la société à mission All around the Planet
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